L'unification de l'Italie : un aperçu historique

Après la défaite de Napoléon en 1815, la péninsule italienne a été fragmentée en plusieurs États indépendants. L'Autriche, cherchant à regagner de l'influence, a placé des monarques fidèles à la tête de ces États. La région a été divisée en diverses entités telles que le Royaume de Piémont-Sardaigne, les duchés de Parme, Modène et Toscane, les États pontificaux, le Royaume des Deux-Siciles, la Lombardie et la Vénétie, qui sont passés sous contrôle autrichien.

Pendant le XIXe siècle, des voix prônant la création d'un État italien unifié et la fin de l'influence autrichienne ont émergé. Des nationalistes comme Giuseppe Mazzini ont fondé le mouvement Jeune Italie en 1831, visant à établir un État italien unifié. En 1848, des révolutions à travers l'Europe, y compris en Italie, ont conduit à des soulèvements contre les monarchies et les puissances étrangères.

Suite aux soulèvements ratés, de nombreux nationalistes italiens considéraient le Piémont-Sardaigne comme l'État clé capable d'unifier la péninsule. Victor Emmanuel II, le monarque du Piémont-Sardaigne, gagna en popularité pour avoir maintenu une constitution libérale. Sous la direction du Premier ministre Cavour, le Piémont-Sardaigne modernisa le pays grâce au développement des infrastructures et à la réorganisation militaire.

Reconnaissant le besoin d'un allié contre l'Autriche, Cavour forma une alliance avec Napoléon III de France en 1859. Ensemble, ils ont vaincu l'Autriche lors de batailles comme Magenta et Solferino. Les succès du Piémont-Sardaigne ont entraîné des soulèvements dans le nord et le centre de l'Italie, entraînant l'annexion de régions comme Parme, la Toscane et des parties des États pontificaux. En échange de son soutien, Napoléon III a reçu Nice et la Savoie.

Quelques mois après avoir été sollicité par les insurgés opposés à François des Deux-Siciles, Garibaldi, un révolutionnaire soutenant les idées de Mazzini, a mené une expédition avec un groupe de patriotes italiens connus sous le nom de Chemises Rouges. Ils ont réussi à débarquer en Sicile, ont traversé l'île et ont rapidement avancé vers Naples. Cependant, craignant l'établissement d'une république dans la péninsule du sud, Casimir, le roi de Piémont, a envoyé ses troupes à la rencontre des forces de Garibaldi. L'armée piémontaise a vaincu les troupes papales à Castelfidardo et s'est jointe aux Chemises Rouges de Garibaldi. Par la suite, Garibaldi s'est allié à Victor Emmanuel II à Turin, où les représentants de toute l'Italie ont proclamé l'indépendance du Royaume d'Italie, et Victor Emmanuel II a assumé le titre de Roi d'Italie.

Cinq ans plus tard, l'Autriche entra en guerre contre la Prusse, offrant à l'Italie l'opportunité de récupérer les territoires italophones sous domination autrichienne. L'Italie se rangea du côté des Prussiens et, après la défaite de l'Autriche à Sadowa, annexa la Vénétie. Cependant, Rome, protégée par une force expéditionnaire française, resta en dehors du contrôle italien. Malgré les tentatives des Français de prendre la ville, ils furent vaincus à Mentana en 1870. Pendant la guerre franco-prussienne, la force expéditionnaire française dut quitter Rome pour venir en aide à l'armée française. Peu de temps après la défaite française à Sedan, l'armée italienne entra à Rome le 20 septembre 1870, entraînant l'emprisonnement du pape Pie IX dans la Cité du Vatican. À la suite d'un nouveau plébiscite, Rome devint la capitale de l'Italie.

En seulement 12 ans, l'État piémontais a réussi à unifier avec succès la péninsule italienne grâce à des actions diplomatiques et militaires. L'émergence du nouvel État italien a marqué un événement significatif dans l'histoire européenne, transformant l'expression géographique de l'Italie en une réalité politique. Le Royaume d'Italie a rapidement cherché à rivaliser avec d'autres puissances européennes en se lançant dans l'expansion coloniale. Cependant, le nouvel État est resté divisé, le nord riche et industrialisé contrastant fortement avec le sud appauvri. L'unification, dirigée par des figures du nord, a abouti à un État divisé où le nord et le sud avaient des conditions économiques et un leadership politique différents.

Malgré la réussite de l'unification de l'Italie, des défis persistaient. Après la capture de Rome par l'armée italienne, le pape Pie IX se retira dans la Cité du Vatican et refusa de reconnaître l'État italien. En 1874, il interdit aux catholiques italiens de participer aux élections. De plus, certains nationalistes estimaient que le processus d'unification était incomplet, avec des revendications pour la libération de territoires comme Trieste et le Trentin, qui restaient sous contrôle autrichien.