L'évolution de la perspective dans l'art : un aperçu historique

L'invention de la perspective en art peut être retracée à Florence au début du XVe siècle, vers 1415. Des précurseurs notables de cette innovation ont été observés à Sienne, notamment dans les œuvres des brillants peintres, les frères Lorenzetti, Ambrogio et Pietro. Ambrogio Lorenzetti, très estimé au XVe siècle, était considéré comme un maître dans la théorie de l'art, avec des propositions révolutionnaires incluant le concept de perspective.

La première peinture connue à représenter uniquement la perspective sous une forme entièrement monofocale centralisée était 'L'Annonciation' d'Ambrogio Lorenzetti vers 1445. Cette peinture a marqué un développement significatif dans la représentation artistique de la profondeur et de l'espace, présentant une approche novatrice de la perspective en art.

L'étude technique de la perspective en art a révélé l'importance d'un point de fuite et d'une ligne d'horizon pour créer un sentiment de profondeur. Des artistes comme Pietro Lorenzetti ont démontré une approche méticuleuse pour représenter géométriquement des tailles diminuantes vers l'arrière-plan, mettant en avant la précision et l'intelligence nécessaires pour construire la perspective de manière précise.

Une technique géométrique clé en perspective consistait à faire converger toutes les lignes vers un seul point de fuite sur la ligne d'horizon. Des méthodes de vérification, telles que le tracé de diagonales du bas gauche vers le point de fuite, ont aidé les artistes à obtenir une représentation spatiale précise. Cette approche méticuleuse de la construction géométrique était essentielle pour créer une profondeur réaliste dans les œuvres d'art.

Alors que des artistes comme Ambrogio Lorenzetti avaient des idées novatrices en matière de perspective, la mise en œuvre pratique posait des défis. Les traces de tentatives géométriques dans des œuvres comme 'L'Annonciation' indiquaient une lutte pour saisir pleinement le concept, mettant en valeur un mélange de créativité et d'expérimentation plutôt qu'une approche théorique systématique.

Le tableau en question est un diptyque situé à la Pinacoteca de Sienne, représentant l'Annonciation. Il se compose de deux panneaux en arc, l'un montrant l'ange Gabriel et l'autre la Vierge Marie. La colonne les séparant n'est pas sculptée mais peinte, avec la partie supérieure en or et la partie inférieure en perspective. Le point de fuite est derrière cette colonne, créant un effet visuel unique où l'inscription et la colonne sont sur le même plan dans le fond doré supérieur, tandis que dans la zone de perspective inférieure, la colonne devient un objet physique.

Le tableau comprend un élément visuel unique où l'inscription ne passe pas derrière la colonne, créant une séparation distincte entre les parties supérieure et inférieure de l'image. La colonne, qui fait partie du fond doré dans la section supérieure, devient un objet matériel dans la zone de perspective inférieure, renforçant la profondeur et la complexité de la composition.

La discussion explore le mystère de l'Incarnation représenté dans l'Annonciation. Alors que le dialogue entre l'ange Gabriel et Marie est historiquement représenté, l'Incarnation réelle reste invisible et mystérieuse. Cette invisibilité ajoute de la profondeur au tableau, soulignant la nature profonde de l'événement et sa signification dans le récit.

La représentation artistique de Lorenzetti est unique car il symbolise les quatre nations à travers une colonne, représentant la lumière divine. Le fondeur, symbolisant la lumière divine, reflète la lumière des bougies, animant les figures dans la peinture. La perspective dans l'œuvre de Lorenzetti laisse entrevoir un départ géométrique, se concentrant sur la construction d'un espace où tout est mesurable et où la nature infinie change.

Ghiberti, connaissant la théorie de l'art, a revisité le problème de la perspective à Florence dans les années 1400. La question de comment la perspective construit un monde mesurable est apparue, en particulier dans la représentation de l'incarnation invisible. Certains intellectuels ont suggéré de représenter l'incarnation à travers un désordre dans la perspective, symbolisant la nature incommensurable de l'incarnation de Dieu.

La discussion porte sur l'œuvre perdue de Masaccio, en particulier un tableau du XVe siècle qui a malheureusement disparu. Cette œuvre, située à Sao Nicolau, Florence, était un modèle de beauté et de précision. Malgré sa perte, sa beauté est décrite à travers des comptes rendus détaillés qui permettent une reconstruction de son schéma basée sur des œuvres dérivées. Le tableau, peut-être représentant une scène avec Masaccio lui-même, met en valeur l'utilisation complexe de la perspective et de la proportion, soulignant la maîtrise de l'artiste dans la création d'une pièce visuellement époustouflante.

La conversation se déplace vers l'importance de la perspective en art, en particulier dans les œuvres de Masaccio et de Domenico Veneziano. L'utilisation de la perspective est discutée comme un outil pour les peintres afin de construire un monde cohérent et visuellement attrayant. Il est souligné que la perspective n'est pas une contrainte mais un instrument qui permet aux artistes de transmettre différentes interprétations. La compétence de Domenico Veneziano dans l'utilisation de la perspective est mise en avant en créant une représentation parfaite de la Vierge Marie, la présentant comme une figure de perfection architecturale et de beauté divine.

La signification de la porte en tant que symbole dans l'art est explorée, en particulier en relation avec la représentation de la Vierge Marie et de Jésus. La porte symbolise à la fois Jésus et la Vierge Marie, représentant le concept d'incarnation. Ce symbolisme transcende les contraintes de la perspective, comme on le voit dans la représentation d'une porte disproportionnellement grande dans une peinture. La représentation de la porte en tant que figure d'incarnation remet en question les règles traditionnelles de la perspective, ajoutant profondeur et complexité à l'œuvre d'art.

L'impact de la perspective sur la peinture est discuté, mettant en avant comment des artistes comme Domenico Veneziano et Francesca ont utilisé la perspective comme un outil de narration et d'expression visuelle. La perspective a permis aux peintres de créer des compositions complexes et mathématiquement précises, renforçant le récit et l'attrait esthétique de leurs œuvres. L'évolution de la perspective en tant que technique instrumentale en peinture est évidente dans les œuvres d'artistes qui ont suivi Masaccio, mettant en valeur une compréhension profonde des relations spatiales et de la narration visuelle.

Domenico Basciano, un artiste de talent, réussit à dissimuler et à avancer dans la perspective de son œuvre. Il cache une structure de colonne massive derrière les perspectives elles-mêmes, créant une illusion de profondeur. Par exemple, dans l'une de ses œuvres, une plaque de marbre à l'arrière est peinte pour apparaître réelle lorsqu'elle est vue de près, mais à mesure qu'elle avance, elle défie la perception de la profondeur. Cette technique, similaire au travail de Masaccio, implique des points de vue précis et des colonnes cachées pour créer un effet de trompe-l'œil, mettant en valeur la précision mathématique en art.

L'utilisation des colonnes comme symboles dans l'art est significative, les colonnes représentant le Christ comme un pilier de force et d'éternité. Dans le contexte d'une scène d'Annonciation, les colonnes cachées symbolisent la présence éternelle du Christ, déjà existant invisiblement dans l'espace. Ce symbolisme, tel que décrit par Jacques de Voragine, ajoute des couches de sens à l'œuvre d'art, mêlant structure mathématique et connotations spirituelles.

Le concept d'incarnation, caché dans les éléments visibles de l'art, ajoute de la profondeur et du mystère aux représentations artistiques. Dans l'œuvre de Francesca, l'incorporation de techniques de perspective mathématique révèle des vérités cachées dans ce qui est visible, créant une expérience profonde et intellectuellement stimulante pour les spectateurs. Ce mélange d'intelligence, de beauté et de réflexion dans la peinture incite à réfléchir sur les couches complexes de sens intégrées dans l'art.

Des artistes comme Francesca démontrent la polyvalence de la perspective en art, non seulement comme un outil technique mais comme un moyen de transmettre des interprétations et des messages uniques. En examinant les œuvres d'artistes comme Fra Angelico, qui ont utilisé la perspective à des fins théologiques, nous voyons comment l'art peut être un moyen d'exprimer des idées et des croyances complexes au-delà de la simple représentation visuelle.

En Italie, il existe deux associations artistiques qui méritent une analyse approfondie. L'une est la cour de l'église de Cortone, au sud de Florence, avec un retable destiné au public, tandis que l'autre est située au premier étage du couvent de San Marco, destinée aux moines ou aux laïcs. Ces associations offrent une perspective unique sur l'art et diffèrent par leur public et leur objectif.

L'artiste, Fransico, démontre une compréhension nuancée de la perspective et du cadrage dans ses peintures. Il souligne que la perspective implique plus que des points de fuite et des lignes ; elle nécessite de cadrer l'image en premier. En encadrant la peinture, une fenêtre est créée à travers laquelle les spectateurs peuvent contempler l'histoire, non pas simplement observer le monde. Ce cadrage délibéré établit l'autonomie de la peinture et déplace le regard du spectateur de la simple observation à la contemplation.

L'encadrement joue un rôle crucial dans la signification de l'art, comme en témoigne le nombre considérable d'exemples remontant au 15ème siècle en France. Des artistes comme Fransico ont été des pionniers dans la compréhension du sens profond de l'encadrement dans l'art, marquant un passage de la simple représentation à une expérience contemplative plus profonde pour les spectateurs.